À la suite de la pandémie de Covid 19 et au développement du télétravail, il était prévu que se déclenche un mouvement de départ en masse vers les campagnes. Néanmoins, ce mouvement n’a pas eu lieu et les conséquences ont été bien moindres que prévues.

 

Petit état des lieux

 

Avec le télétravail rendu obligatoire et le confinement, le domicile a dû se transformer en lieu de travail en plus de sa fonction d’habitation. Dans ce cas de figure, la superficie, les espaces extérieurs ainsi que les aires de détente à proximité de chez soi ont acquis une importance capitale, comme nous le mentionne RealAdvisor. Face à cet état de fait, il était normal de penser que des effets allaient se faire ressentir sur le marché immobilier.

Il y a bien eu un phénomène de mouvement vers des endroits où la densité est moins importante, mais cela reste modeste. Parmi les près de 770 000 personnes ayant déménagé en Suisse en 2020, cela ne représente que 4 000 personnes. 

Cette catégorie des personnes mobiles est constituée majoritairement de personnes seules et ayant un haut niveau de revenu, mais également des couples propriétaires de leurs logements et souhaitant vivre dans un espace moins densément peuplé.

 

Les déménagements vers la campagne se sont révélés impossibles

 

La principale statistique à garder à l’esprit est que seulement 1 logement sur 60 était vacant en Suisse en 2019. Il n’était donc tout simplement pas possible pour les urbains de déménager en masse vers les espaces ruraux. Les villes ont donc conservé leur population. L’exode urbain n’a été qu’un fantasme de journaliste. De plus, à ce marché immobilier déjà tendu, il faut ajouter le manque de place disponible, même à la campagne et le renchérissement des constructions.

 

En revanche, les gens veulent des logements plus grands

 

Même si les déménagements en masse n’ont pas eu lieu, cela ne veut pas dire que la pandémie n’a eu aucun effet sur les habitudes immobilières. Depuis 2020, on constate une hausse importante de la demande pour des biens plus grands et pour des maisons individuelles. Ce phénomène se retrouve tant dans la location que dans l’achat, ce qui entraîne des conséquences certaines sur l’évolution des prix.

 

Le rôle crucial des résidences secondaires

 

Les indicateurs montrent que les résidences secondaires ont été davantage occupées durant la pandémie. Qui plus est, leur nombre a diminué entre 2019 et 2021, ce qui laisse penser qu’elles ont été utilisées davantage comme résidence principale durant la pandémie. Les propriétaires de résidences secondaires semblent donc avoir fui les villes, considérées comme “à risque” et se sont réfugiés dans leur résidence secondaire, généralement plus isolée et constituant à leurs yeux un lieu plus sûr pour eux-mêmes et pour leurs familles. Néanmoins, les chiffres disponibles ne permettent pas encore de tirer des conclusions définitives. 

La France, quant à elle, a vu le nombre de résidences secondaires augmenter. Toutefois, la Suisse ne peut pas connaître ce scénario, par manque de place, par un manque de logements disponibles et parce que ses campagnes ne sont pas dépeuplées. Les habitants de la France qui le désirent ont parfaitement la possibilité d’acquérir pour une somme raisonnable une résidence secondaire en campagne sans avoir pour autant à abandonner la ville. C’est plus compliqué en Suisse, car la superficie disponible est bien moins importante, que le marché de l’immobilier est déjà tendu et que, même dans les zones rurales, les biens disponibles ne sont pas très nombreux.

La pandémie a profondément modifié nos habitudes de vie et nos envies. Désormais, les gens veulent pouvoir avoir de l’espace, mais également pouvoir se mettre au vert quand ils le souhaitent. C’est parfois un défi difficile.